Hommage à André CAPRON
Né le 30 décembre 1930 à Lens (Pas-de-Calais) et décédé le 10 janvier 2020, André CAPRON était docteur en médecine. Il était membre de l’Institut de France depuis 1988 et a été délégué aux relations internationales de l’Académie des sciences de 2003 à 2007. Il a été chef du service d’immunologie au CHU de Lille (1970-2000), professeur à l’université de Lille (1970-2000), directeur du centre d’immunologie et de biologie parasitaire à l’Institut Pasteur (1975-2001), directeur de l’Institut Pasteur de Lille (1994-2000). Il était professeur émérite à l’université de Lille et directeur honoraire de l’Institut Pasteur de Lille.
André CAPRON a été président du conseil scientifique de l’Inserm (1987-1991), président du conseil d’administration de l’ANRS (1999-2002), président du comité stratégique régional de recherche en biologie et santé (depuis 1993), membre du conseil scientifique de l’École normale supérieure (depuis 2001). Il était, depuis 2006, président du Groupe interacadémique pour le développement.
En 1989, André CAPRON missionne Jean-Yves CESBRON et Jean-Pierre DE CAVEL de concevoir et mettre en place un laboratoire de haute sécurité biologique pour le laboratoire de « Pathogénie Expérimentale » à l’Institut Pasteur de Lille. Il leur demande de réaliser un laboratoire moderne, multi-pathogènes, en introduisant une démarche qualité et en élaborant une formation de 2 jours pour les utilisateurs. C’est ainsi dans ce cadre qu’ouvrait en 1994 le Laboratoire de Haute Sécurité de l’Institut Pasteur de Lille, le premier laboratoire moderne de haute sécurité construit en France. En 1995, une formation aux risques biologiques pour cette structure voyait le jour. Elle sera un tremplin pour d’autres formations de ce type en France et elle a par ailleurs accueillie quelques membres de la section sécurité et sûreté biologiques de la SFM.
André CAPRON avait compris dès le début des années 1990 que les nouvelles dimensions de la recherche biologique allaient avoir un impact direct en matière de sécurité biologique. Il insiste notamment sur l’importance du « facteur humain » dans la mise en œuvre des procédures de sécurité biologiques. On lui doit un article lors du colloque sur les risques biologiques des 18 et 19 novembre 1991 dans lequel il écrit notamment « on ne réforme pas la société par décret. Toute évolution favorable dans nos comportements ne peut être que le fruit d’une longue et patiente éducation et d’une information attentive et soutenue ». Ses réflexions restent à ce jour d’actualité et une priorité pour la maitrise des risques en biologie. Les membres de la section sécurité et sûreté biologiques de la SFM saluent le visionnaire.