Charles Chamberland, le bras droit de Louis Pasteur, rue d’Ulm
M. SIMONET
Professeur honoraire de bactériologie, Faculté de Médecine de Lille
Auteur correspondant : michellouis.simonet@gmail.com
Résumé
Normalien agrégé en sciences physiques, Charles Chamberland intègre en 1876, à 25 ans, le laboratoire de chimie physiologique dirigé par Louis Pasteur à l’École normale supérieure dont il deviendra le directeur adjoint de 1879 à 1888. Ses travaux initiaux consacrés à des microbes sporulés (Bacillus) vont le conduire à établir les conditions de la stérilisation et à concevoir un stérilisateur à la vapeur d’eau sous pression : l’autoclave Chamberland. Enflammé par l’étude des maladies infectieuses, Chamberland étudie avec Émile Roux l’étiologie du charbon, qui décime tout particulièrement les troupeaux de moutons, et le moyen d’atténuer la virulence de Bacillus anthracis à des fins de vaccination du bétail, ainsi que la physiopathologie d’une autre zoonose, la rage. Dans le but de prévenir les infections humaines épidémiques liées à la consommation d’eau d’alimentation souillée, il met au point une bougie de porcelaine poreuse, le «filtre Chamberland» qui est susceptible d’être adapté sur un robinet d’arrivée d’eau. Élu à l’Assemblée nationale en 1885, Chamberland soumet un projet d’organisation de l’hygiène publique en France. À l’issue de son mandat de quatre ans, il prend la direction du service de microbie appliquée à l’hygiène et de préparation des vaccins à l’Institut Pasteur nouvellement créé et dont il sera directeur adjoint à partir de 1904 et jusqu’à sa mort prématurée en 1908.
Mots-clés : Charbon, rage, vaccination, stérilisation, filtre Chamberland, hygiène