L’article coup de coeur du ReJMiF

Ce mois-ci, notre coup de cœur est proposé par Ciriac et porte sur une séquence d’insertion (IS6110), présente notamment chez Mycobacterium bovis et pouvant jouer un rôle dans la plasticité du génome et l’évolution bactérienne. M. bovis provoque la tuberculose bovine qui est une maladie zoonotique. Bien que la France ait le statut d’indemne de tuberculose, il existe encore aujourd’hui des régions avec une prévalence plus forte où circule de façon persistante des souches de M. bovis d’un même génotype. Il est donc important de comprendre quels sont les déterminants (génétiques ou non) qui permettent le succès de ces souches.

Dans cette étude, l’abondance et la localisation de IS6110 sur les données génomiques de M. bovis de souches animales françaises ont été étudiées. Une première analyse a été réalisée sur un panel de 81 souches reflétant la diversité génétique de la population nationale de M. bovis.

Ainsi, les résultats montrent que plus d’un tiers d’entre elles sont multicopies IS6110 et que 10% ont IS6110 en nombre de copies élevé (plus de 6). Les souches multi-copies sont celles qui circulent dans les régions où la prévalence est supérieure à la moyenne nationale. Une étude plus approfondie de 93 de ces souches, avec un nombre de copies IS6110 de 10-12 et issues d’un même génotype, a montré la stabilité du nombre de copies IS6110 et de la localisation du génome dans le temps et entre les espèces hôtes. La corrélation entre le succès épidémiologique des souches de M. bovis et les multi-copies d’IS6110 amène alors à se demander si cela pourrait être la conséquence d’une augmentation de leurs facultés due aux changements génétiques provoqués par la transposition d’IS6110 qui auraient pu se produire au cours d’anciens événements de diversification évolutive.

Ce travail a été dirigé par l’ANSES et l’INRAE avec le financement de l’ANSES et du projet européen “One Health European Joint Programme”.

Disponible ici

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